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les Musher
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6 décembre 2009

Un musher extraordinaire

 

Nicolas Vanier

            

« Le moteur de ma vie, c'est le plaisir et la passion », avoue Nicolas Vanier. Lorsqu'il ne voyage pas dans le Grand Nord, notre musher national vit en Sologne avec sa femme et ses trois enfants. Il refuse l'étiquette d'aventurier, « Cela ne veut pas dire grand-chose », s'insurge-t-il, « Je ne suis pas non plus, un véritable musher, ces gens là sont beaucoup plus doués que moi. Je suis un passionné, par ce que je fais et par ces pays là ». Il n'empêche que depuis plus de deux décennies Nicolas Vanier représente, et à juste titre, pour le public français le mythe du coureur des bois, mi-trappeur mi-musher, glissant derrière son traîneau tiré par une meute de chiens sur des arpents de neige, entre Laponie et Sibérie ou Canada et Alaska.

A dix ans, il dévore Jack London, rêve de Jeremiah Johnson et de David Crockett. La passion du Grand Nord et des chiens est déjà en lui. « Pendant mon adolescence, j'ai vécu cela comme une souffrance parce que je ne pensais pas que je pourrai, un jour, réaliser mes rêves. Je n'osai pas en parler ni à mes parents, ni à mes copains. Si je leur avais dit que je voulais traverser le Grand Nord avec un traîneau à chiens, ils m'auraient dit : t'as raison pauvre fou ! Je me sentais tellement différent des autres que j'en étais complexé, je gardais cela pour moi », explique-t-il.

             

En 1979, il découvre les régions polaires, à pied, en Laponie. Il est encore adolescent et pour rejoindre son Graal, il dépense toutes ses économies dans un billet de train pour Kiruna, en Suède, au-delà du Cercle polaire. Pendant tout l'été, il voyage sur les grands plateaux, rencontrent des éleveurs de rennes, vit avec eux. Le retour en France est très douloureux. Il rêve de faire ça plus tard, mais il n'imagine pas une seconde que ça pourra devenir sa vie. Le petit Nicolas pense que son existence va être une souffrance permanente: «  J'allais huit ou neuf mois par an travailler comme un malade. Puis je me payerais mes deux ou trois mois de vacances où j'irais réaliser, petitement, des rêves qui me semblaient inaccessibles » Ce programme lui apparaît comme une certitude à l'époque.

             

Pourtant, en grandissant, à 18 ans, le mot "Canada" est pour lui de plus en plus empreint de magie, de mystère et surtout de grandes étendues sauvages. Il poursuit sa quête en canoë, il faut dire « canot », là-bas. Pour Nicolas Vanier, là encore, il faut payer pour voir. Au port du Havre, où flotte déjà une odeur de voyage, il fait le docker et charge pendant des jours et des jours des sacs de café dans des camions. Puis, à la fin juillet le voilà à Montréal. D'un seul coup, il passe de l'autre côté du miroir, ses rêves deviennent réalités, Croc-Blanc existe. Sa première expédition commence à prendre forme. En compagnie de Benoît Maury-Laribière, un copain d'enfance, il arrive à Sept-Îles, en longeant le fleuve Saint-Laurent. Tous les ingrédients de l'aventure les attendent : deux canots en frêne recouverts de toile fabriqués par les Indiens, des sacs de nourriture, cannes à pêche, tente, armes. C'est en pick-up qu'ils rejoignent le point de départ de l'expédition au nord du Québec, proche de la frontière du Labrador. Ils pagayent de Schefferville, dans le Grand Nord, jusqu'à la baie d'Ungava sur les traces des indiens Montagnais. Nicolas traîne une caméra Super 8 -achetée 150 francs d'occasion avant le départ-, d'un bout à l'autre du voyage grâce à laquelle il fixe toute l'émotion du périple, la nature, les animaux. Et aussi l'inconscience des deux gamins dans les rapides. Il y a vingt centimètres de neige dans le petit village esquimau où se termine l'expérience, lorsque l'apprenti aventurier retourne en France, complètement déprimé.

             

« Je voulais vivre l'hiver. En rentrant, un ami d'un ami, qui a entendu parler de mon voyage, organise un festival de film d'aventure amateur. Je lui montre mes rushes. Enthousiaste, il m'offre une journée de montage gratuite. Le plus extraordinaire, c'est que j'ai gagné le prix de ce festival. Cinq minutes du film ont été diffusées sur Antenne2, le France2 de l'époque, dans les » Carnets de l'aventure ». C'était, il y a vingt-quatre ans. Un magazine m'acheta ensuite les photographies du voyage. Là, il y a eu un déclic dans ma tête. On me donnait 500 francs pour une photo, ça me paraissait complètement dingue », raconte Nicolas Vanier.

             

Dès cet instant sa vie bascule; terminé le compromis des mois de travail sans intérêt pour quelques semaines, seulement, de bonheur. Il va pouvoir vivre de ce qu'il aime, répondre à l'appel du Grand Nord. Au Labrador, il a entendu parler d'une expédition en traîneaux à chiens qui s'organisaient plus ou moins sur le même itinéraire que son périple au Canada.

             

« Je ne connaissais absolument pas les gens qui la montaient et je savais encore moins comment leur parler, mais j'avais décidé que j'en ferais partie quoi qu'il arrive », raconte-t-il.

             

Le problème, c'est qu'il ne connaît rien aux huskies et autres groenlandais. Il aime les chiens, c'est déjà ça, mais la conduite d'un traîneau attelé d'une meute de huit molosses, c'est une autre histoire. Finalement, les coureurs des bois perçoivent ses motivations et adoptent le petit "cousin" de France.

             

« Ils avaient presque le double de mon âge et ils m'ont tout appris ».

             

L'initiation dure trois mois: 1600 kilomètres de taïga, de toundra et de banquise. Une partie en raquettes et le reste derrière les traîneaux. Nicolas apprend vite la conduite du traîneau. Les chiens sont des animaux avec lesquels il se sent bien et dont il s'occupe chaque soir. Premières prises de contacts avec le grand froid. Dormir par -50°C, ce n'est pas facile. Mais ce n'est rien à côté du vent qui souffle dans la journée à cause du fameux "Wind chill factor ". La vitesse du vent refroidit la température d'un degré par mètre/seconde. Ainsi, lorsqu'il fait -10°C par temps calme, il fait -34°C avec un vent de quarante-cinq kilomètres heure.

             

« Le froid est comme un chien méchant qu'il faut apprivoiser pour ne pas se faire mordre », affirment les mushers. Ils rallient un petit village esquimau qui s'appelle Nain au bord de la mer du Labrador, puis remontent toute la côte sur la banquise. Ils traversent, ensuite, les montagnes de Torngat et arrivent à Kangigsukaullujuak un autre petit village esquimau dans la baie d'Ungava. Les paysages sont extraordinaires, Nicolas Vanier est persuadé d'avoir fait le bon choix de vie : « Chaque jour c'était rude, mais c'était du Jack London et j'étais le plus heureux des hommes ». L'année suivante son premier livre Grand Nord est publié et la deuxième chaîne de télévision programme son premier documentaire Les coureurs des bois . Ils retracent tous les deux cette traversée hivernale de la péninsule du nouveau Québec-Labrador.

             

Le virus est bien implanté et Nicolas Vanier n'a de cesse de trouver des prétextes pour retourner vers « les pays d'en haut », comme il aime déjà appeler les régions subarctiques où, désormais il va bâtir sa réputation. Pour lui, les retours, ne sont que des passages obligés pour pouvoir repartir. Rapidement, il se relance, avec plaisir dans des expéditions en chiens de traîneaux. Nicolas a vécu des rêves merveilleux, mais lourds de concessions, de sacrifices et de nuits blanches. Il ne supporte pas les gens qui lui disent « Vous avez de la chance ». La chance, c'est plus de vingt ans de travail et d'acharnement. « Une certaine partie de moi est très timide tandis qu'une autre ne l'est pas », dévoile Nicolas Vanier, « Je suis également très solitaire et j'adore être seul avec mes chiens bien qu'un petit bain de foule, de temps en temps, ça ne me déplais pas non plus. Je me suis pas mal retrouvé dans les chercheurs d'or que décrit Jack London, ceux qui travaillent quatre ans dans le bush et claque tout en un soir, dans un bar. Je relis souvent les récits des grandes explorations du XIXe siècle parce que ça remet à sa juste valeur, tout ce que l'on peut faire aujourd'hui. Y compris ce que je réalise moi et ça me fait beaucoup de bien ».

             

Deux ans plus tard, le voilà en train de rejouer la conquête de l'Ouest. Comme pour toutes les expéditions, l'histoire commence par la consultation d'une carte. Puis, Nicolas Vanier dessine dessus, un nouvel itinéraire à travers les montagnes Rocheuses, du Wyoming jusqu'au détroit de Béring. La première étape, avec une caravane de douze chevaux, mène l'équipe à la frontière canadienne. La deuxième, poursuit la piste en traîneaux à chiens jusqu'au fleuve Yukon qui sera la dernière étape avec une descente en radeau sur les traces des chercheurs d'or du Klondike et de l'Alaska.

             

Une aventure palpitante, qui s'égrène au fil des saisons pendant un an et demi, riche d'un enseignement qui lui permettra, entre 1990 et 1991, de réaliser une Transibérienne.

             

La Sibérie est un monde à part, plus connue pour ses exterminations dans les goulags que pour ses attraits touristiques. Devant le refus des autorités administratives soviétiques, il lui faut solliciter l'aide du président François Mitterrand pour qu'il intervienne auprès de Mikhaël Gorbatchev, alors en pleine Perestroïka. La traversée intégrale du sud au nord représente plus de 7 000 kilomètres qu'il met un an et demi à parcourir.

             

De la Mongolie à Irkoutsk, il chemine à cheval avec les nomades, puis remonte le lac Baïkal dans une barque de pêcheur. Il apponte à Nizweangarsk au bout de deux mois de navigation. L'hiver sibérien est là. Au bord du lac, un trappeur lui a fait cadeau d'un chien, un laïka de Sibérie. Otchum a seulement quelques mois et était déjà utilisé pour la chasse à l'ours. Nicolas, sur un pressentiment, lui passe un harnais et l'intègre dans l'attelage. «  Il se mit immédiatement à courir, comme s'il avait fait cela toute sa vie », se souvient le voyageur du froid. « C'était un chien extraordinaire comme on n'en a qu'un dans une vie. L'un des premiers que j'ai eu. La relation que j'avais avec lui était magique. Comme avec un vieux copain, on n'avait même pas besoin de parler ; un regard, un mouvement, un geste suffisait, nous étions en symbiose parfaite. Quand on conduit un attelage de chiens de traîneau et qu'on a un chien comme ça, en tête, c'est prodigieux ce qu'on arrive à faire. Otchum, c'est le souvenir d'une vie avec un chien. Après ça a été dure de continuer avec des chiens sans lui. Il est mort à 6 ans, tué par ses fils. Cela c'est passé en quelques secondes, je n'ai pas eu le temps d'intervenir. L'un de ses fils est devenu un chien assez remarquable qui a hérité d'une grande partie de ses qualités. C'est Voulk, l'un des chiens vedettes du film Le Dernier Trappeur  ».

             

Par -50°C, il poursuit sa route en traîneau à chiens jusqu'à la Lena. Il arrive à Olekminsk sur le fleuve totalement gelé. Pendant trois mois, il passe des nuits glaciales sous des ciels remplis d'aurores boréales. Des loups affamés hurlent en cour, pour rappeler au voyageur que ce pays sauvage est le leur. Nicolas Vanier entre, alors, en Yakoutie.

             

Ce pays du bout du monde, inconnue du public, jusqu'au jour où un dénommé Slavomir Rawicz, ancien officier polonais, s'évade d'un de ses camps de la mort en 1941. Il met deux ans, après avoir vaincu le désert de Gobi et la chaîne de l'Himalaya, pour retrouver sa liberté en Inde et dévoiler la vérité, bien avant Soljenitsyne.

             

C'est à pied et avec des poneys attelés, que l'expédition continue. Dans les villages qu'il traverse la vodka coule à flot pour l'occasion. La Lena, régulièrement balayée par le blizzard, leur montre la route. Une fois au nord de Yakoutsk, la rencontre avec les Evènes change radicalement le mode de transport. Ce peuple de nomades est éleveur de rennes. Désormais les cervidés tirent les lourds traîneaux de l'expédition, comme ils le font traditionnellement depuis des siècles.

             

« Six mois d'un voyage merveilleux racontera l'explorateur, où le mode de vie des Evènes et avant tout un art de vivre, pour lequel ils sont très fiers ».

             

« En Sibérie, l'hiver dure douze mois. Le reste c'est l'été », proclame un proverbe sibérien. Coup de chance, l'été est là quand il s'arrête à Batagaï. Les moustiques et les mouches aussi. Dans une douce chaleur, le soleil brille de nouveau, jour et nuit. C'est aussi l'époque, où les carcasses de mammouths émergent du permafrost. Au nord du cercle polaire arctique, la dernière étape commence. Nicolas et ses amis doivent rejoindre la rivière Jana et la descendre en canot avant de se jeter dans l'océan Arctique.

             

Sa notoriété atteint un sommet en 1994. Avec Diane, sa femme et Montaine leur fille de 18 mois, L'enfant des neiges, ils partent pour un périple d'un an en Colombie-Britannique, au Canada, avec un hivernage dans les Rocheuses où ils construisent de leurs mains, une cabane en rondins. Tous les français se reconnaissent dans cette aventure familiale, sans véritable héros, ni surhomme. Le public est ému par les prouesses de cette petite fille découvrant les réalités de la nature. Là encore, Nicolas Vanier voyage à travers le temps, loin des contingences modernes. Il a choisi de vivre comme ses héros du XIXe siècle. Une fois de plus, ce séjour est un prétexte à une grande randonnée en harmonie avec les chiens. Bien sûr, Otchum est de la partie, c'est le meilleur copain de jeu de Montaine. Du lac Thukada, où elle a passé l'été et l'automne, la famille Vanier s'élance vers le nord en direction de Dawson, la ville mythique des chercheurs d'or. Tandis que Montaine dort dans le traîneau, emmitouflée dans des couvertures, Nicolas fait la trace devant les chiens, en raquettes dans la poudreuse et Diane vieille sur sa fille derrière l'attelage ; les loups ou les grizzlys ne sont jamais loin. « De tout ce que j'ai fait, c'est surtout cette histoire qui a marqué le public.», explique le voyageur, « alors que finalement, ma traversée du Canada avec mes chiens se retrouve noyé dans un ensemble de souvenirs qui se rattachent à moi ».

             

En effet, en 1999, il réussit l'Odyssée Blanche, une traversée hivernale du Canada d'ouest en est, soit 8 000 kilomètres d'enfer blanc avec ses chiens de traîneaux. Voulk - mélange de laïka de Sibérie et d'une chienne groenlandaise, alliant à la fois, puissance, rapidité et endurance - est le chien de tête d'une petite meute de quatorze animaux. La course contre la montre commence à Skagway, au bord du Pacifique et se termine quatre-vingt-dix-neuf jours plus tard à Québec, au bord de l'Atlantique. Les autorités ont enneigés les rues pour que Nicolas puisse arriver en ville. Une course folle, où le fameux " will to go" - l'envie d'aller, que les mushers attribuent aux chiens - a toute son importance pour réussir à passer, là où les Canadiens prétendaient les passages infranchissables.

             

Avant et après cette tentative réussie, Nicolas Vanier a relevé un défi particulièrement ardu. En 1996 et en 2002, il s'est inscrit à la Yukon Quest, une des plus difficiles courses de chiens de traîneau au monde avec l'Iditarod.

             

« La plus éprouvante du monde », insiste Nicolas, « 1 600 kilomètres à travers le Grand Nord canadien et l'Alaska. Des montagnes, des fleuves et des lacs à franchir par des froids polaires».

             

Le succès n'est pas au rendez-vous, mais le plaisir de se frotter aux meilleurs mushers du moment l'emporte sur l'absence de podium.

             

« Il y a beaucoup de mushers professionnels qui sont infiniment plus calés que moi, confesse-t-il. En revanche, je pense effectivement que j'ai une expérience du mushing qui est très large. Je n'en connais pas d'autres qui ont été dans autant d'endroits, dans des pays aussi divers, en utilisant autant de chiens différents. J'ai employé des groenlandais, des samoyèdes, des huskies, des alaskans, et tous les chiens possibles et imaginables ; et quand je dis  « utilisé », ce n'était pas pour faire une petite randonnée. Cependant en ce qui concerne les chiens de traîneau, c'est devenu aujourd'hui très pointu. Et bien évidemment, il y a dans chaque domaine des gens qui sont bien meilleurs que moi. La plupart des mushers français finissent tôt ou tard par partir dans ces pays là. Effectivement, c'est en Alaska ou au Canada que ça se passe ».

             

Partir en expédition n'est pas une chose aisée. Il faut la financer, avant de la faire et, éventuellement de la réussir. Même pour quelqu'un comme Nicolas Vanier, avec bientôt un quart de siècle d'expérience. Il y a une frustration, une jalousie, pour certaines choses, quand d'aucuns gagnent le jackpot. Obtenir des échanges, des choses gratuites, des billets d'avion, du fret, de la nourriture. Cela c'est assez facile. Même si ça représente une grosse partie du budget. Après, il faut toujours de l'argent sonnant et trébuchant !

             

«  Je me rappelle, quand j'ai vu Jean-Louis Etienne décrocher des millions pour aller au pôle Nord à pied, alors que moi, il me semblait que je faisais un truc mieux et que je n'arrivais pas à trouver un radis, j'étais jaloux », ronchonne le musher, « Là, je reviens de Sibérie, notre voyage nous a coûté 15000€ pour une reconnaissance. Nous ne pouvions pas faire autrement. Et pour l'expédition même, c'est deux millions en cash, qu'il faut trouver ».

             

Aujourd'hui, il ne tolère pas qu'on puisse le traiter d'homme d'affaires lorsqu'il s'agit de monter ses projets. Il faut le faire et il s'y adonne avec succès. Certains aventuriers, entre guillemets, aiment cette partie de leur métier, dans laquelle ils excellent. Lui, il dit ne pas aimer. 

             

« J'aime faire un film, j'aime faire un livre, faire un beau reportage, mais alors aller chercher des ronds, faire le couillon dans les émissions de télé, même si c'est nécessaire pour trouver des moyens, non merci ! J'ai refusé beaucoup de choses, comme de venir sur un plateau avec ma fille après L'Enfant des neiges », déclare Nicolas Vanier.

             

Durant l'hiver 2005-2006 Nicolas s'engage sous la bannière de l'Odyssée Sibérienne, le rêve utile. Avec un attelage de 10 chiens il traverse le plus grand désert blanc de la planète : la Sibérie. Cette fois d'est en ouest. Le musher est parti du lac Baïkal, là où les tribus nomades ont attelé les premiers chiens il y a quelques milliers d'années, pour rejoindre Moscou.

             

L'homme est toujours très étonné que les gens humanisent les animaux, pour leur prêter des qualités qu'ils n'ont pas, y compris affectives ou d'intelligences. « J'ai rencontré des mushers qui prêtent des propos à leurs chiens quand ils se mettent à hurler. Il ne faut pas exagérer. Le rapport avec les chiens de traîneau n'est pas le même qu'avec un chien de compagnie qui est attaché à son maître, alors que les précédents sont plutôt attaché à la meute. Ca créé un rapport avec l'homme qui est différent. L'homme doit rester à sa place et le chien à la sienne, ce qui n'interdit pas du tout une relation très forte. Qui peut être de l'amour. De pleurer quant ils meurent. J'ai eu beaucoup de mal à me remettre de la mort d'Otchoum, plus que de certains amis proches, je n'ai pas peur de le dire ».

             

A 45 ans, Nicolas Vanier est un homme heureux. Son premier long métrage de fiction, Le Dernier Trappeur , a été un succès. Prolifique, au travers de ses films et des ses livres, l'aventurier fait voyager le public, plusieurs fois par an, dans des endroits impossibles de l'Arctique. Il a, à son actif, plus de vingt livres, récits et romans, ainsi qu'une quinzaine de films, documentaires ou longs métrages. Il est également le co-organisateur d'une grande course en France, baptisée, La Grande Odyssée, et réunissant tous les plus grands mushers de la planète chaque année depuis.3 ans.

             

Aujourd'hui, il est déjà repartir vers de nouvelles aventures, il s'agit de cette fois de réaliser un long métrage sur un monde qui nous est proche : celui des loups.

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Commentaires
W
Cet homme a une volontée incroyable ! Il est admirable ! <br /> Son dernier film était superbe, j'ai tout de même mieux aimé son livre !
les Musher
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